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En Vedette
La maintenance par drone

L’aéronef sans pilote est de plus en plus populaire.

septembre 8, 2021  By Pierre Deschamps


Photo: Airbus.

Appareil sans pilote, le drone n’est pas né de la dernière pluie, comme on dit familièrement. En fait, le tout premier UAV (Unmanned Aerial Vehicule) a pris son envol à la base française d’Avord en juillet 1917. Invention militaire à l’origine, le drone est de nos jours utilisé à toutes sortes de tâches comme la surveillance de sites urbains ou ruraux, la prise de vue aérienne, le loisir, les exploitations forestières et minières, et bien d’autres.

On peut même dire que le drone est devenu un objet assez banal, du moment où on peut le commander en ligne auprès des entreprises de commerce en ligne ou directement auprès des nombreux fabricants dont l’offre ne cesse de croître.

Cela dit, en raison de son coût, de sa maniabilité, de sa capacité d’aller là où le risque est grand pour une personne, le drone devient peu à peu devenu un incontournable dans bien des tâches de maintenance. Ce qui a eu pour conséquence de donner lieu à la création de sociétés de maintenance utilisant des drones pour effectuer leurs analyses.

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Ainsi en est-il de SkyVisor, fondée il y a à peine trois ans, dont le mandat est de fournir des solutions de maintenance prédictive pour les parcs éoliens et les fermes solaires.

Dans un récent interview paru sur le site du « Monde de l’énergie », son fondateur Paul Fontaine racontait que : « L’entreprise est née du besoin de moderniser la maintenance des parcs d’énergies renouvelables par la digitalisation, encore trop peu développée actuellement. SkyVisor propose en ce sens une inspection digitalisée et standardisée des infrastructures des parcs de ses clients à l’aide de drones autonomes. ». Au nombre de ses clients, SkyVisor compte des clients dont le nom est bien connu au Québec, notamment comme Boralex, Valeco et quelques autres.

Tout récemment, dans un contexte où le nombre d’éoliennes en mer ne cesse de croître, l’organisme norvégien DNV GL spécialisé en assurances et risk management, l’Université de Bristol et Perceptual Robotics, des experts du contrôle des éoliennes, ont décidé de développer un projet de recherche pour l’automatisation des inspections par drone des éoliennes en mer.

Dans un tout autre domaine, les drones se sont avérés des solutions pratiques et sécuritaires d’inspection. Comme le rapporte DNV : « Un drone a inspecté avec succès un réservoir d’huile de 19,4 mètres de haut à bord d’un navire flottant de production, de stockage et de déchargement. La vidéo tournée par le drone a été interprétée en temps réel par un algorithme pour détecter des fissures dans la structure. Il s’agit de la dernière étape d’un processus de qualification technologique qui pourrait rendre les inspections des réservoirs plus sûres et plus efficaces. »

Comme le souligne DNV, pour un client, les coûts d’une inspection traditionnelle « peuvent atteindre des centaines de milliers de dollars, car le réservoir est mis hors service pendant des jours pour ventiler et construire des échafaudages. Les réservoirs sont également des environnements de travail difficiles, le personnel d‘inspection devant souvent grimper ou faire du rafting dans des coins difficiles d’accès. L’utilisation d’un drone en combinaison avec un algorithme pour collecter et analyser des séquences vidéo peut réduire considérablement les temps d’inspection et les coûts de mise en place, tout en améliorant la sécurité du personnel ».

Dans le domaine de l’aéronautique, rappelons qu’en 2018, lors de MRO Americas, Airbus avait présenté en première mondiale son Advance Inspection Drone, outil de maintenance innovant destiné à être utilisé à l’intérieur d’un hangar, pour accélérer et faciliter les contrôles visuels, réduisant considérablement les temps d’arrêt des avions et augmentant la qualité des rapports d’inspection.

Deux ans plus tard, la compagnie à bas prix EasyJet effectuait pour la toute première fois dans sa courte histoire l’inspection d’un de ses avions par un drone. À cette fin, elle avait utilisé le quadcopter volant RISER, développé par Blue Bear et Createc, lequel a fourni un rapport sur tout dommage pouvant nécessiter des travaux d’inspection ou de maintenance supplémentaires.

Les réseaux électriques et de technologies dans fil ne sont d’ailleurs pas en reste. Déjà l’an dernier, Enedis, une filiale à 100 % d’EDF chargée de la gestion et de l’aménagement de 95 % du réseau de distribution d’électricité en France, faisait part de son intention d’utiliser les drones Delair pour « optimiser les travaux de maintenance, en particulier l’élagage ». Plus récemment, Samsung Network lançait une vidéo dans laquelle on peut voir à l’œuvre un système par drone effectuant la surveillance des réseaux 5G.

À la station de ski de Val Thorens, dans les Alpes, on utilise depuis peu un drone pour réaliser des opérations de reconnaissance et d’observation. Cet aéronef est pour l’instant prioritairement destiné aux premiers repérages lors d’avalanches, ce qui facilite la tâche des secouristes. À terme, il pourra aussi être utilisé pour observer l’état des pistes pour établir des patrons de maintenance.

En juin dernier, Boeing publiait un communiqué dans lequel le constructeur annonçait que « pour la première fois dans l’histoire, l’US Navy et Boeing ont fait une démonstration de ravitaillement en vol à l’aide d’un avion sans pilote », le MQ-25 T1 appartenant à Boeing ayant avec succès ravitaillé en vol un F/A-18 Super Hornet de l’US Navy.

Un peu plus tôt, comme le rapportait le Presse Canadienne, c’était à l’armée canadienne de lancer un appel d’offres formel entre les deux fabricants de drones présélectionnés pour le concours, d’une valeur maximale de 5 milliards de dollars, [devant] débuter à l’automne ».

Comme le soulignait alors le commandant de l’Aviation royale canadienne, le lieutenant-général Al Meinzinger : « L’ensemble du personnel assigné aux drones comprendra environ 300 militaires, avec des techniciens, des pilotes et d’autres membres de l’armée de l’air et d’autres secteurs de l’armée. La composition exacte de cette force, et même le nombre de drones achetés, restent à déterminer. » Ce dernier précisant que « nous aurons des centres de maintenance à l’est et à l’ouest où nous localiserons des véhicules, des véhicules aériens et des équipes de lancement et de récupération. Nous aurons aussi une base nordique, qui sera utilisée quand il sera nécessaire de le faire ».

https://fr.skyvisor.fr/

https://www.dnv.com/

https://www.airbus.com/

https://www.easyjet.com/fr

https://www.enedis.fr/

https://www.valthorens.com/fr/

https://www.boeing.com/

https://www.thecanadianpress.com/?lang=fr

 


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