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En Vedette
La maintenance dans l’espace

Dans le ciel comme sur Terre la maintenance est essentielle.

novembre 4, 2021  By Pierre Deschamps


Photo: Nasa.

Il n’y a pas que sur la Terre que la maintenance est une activité essentielle au maintien de dispositifs de toutes sortes. Même dans l’espace, on ne peut espérer maintenir en état des instruments et des appareils sans les ausculter de temps à autre pour soutenir leur performance.

Dans un environnement aussi étroit que la Station spatiale internationale (SSI), par exemple, il est nécessaire de disposer de moyens à cette fin. Comme l’explique la NASA, « actuellement, les membres d’équipage participent au projet de réalité augmentée (RA), qui utilise un logiciel de RA personnalisé pour permettre à l’équipe d’entretenir le tapis roulant à résistance externe à charge opérationnelle combinée (COLBERT). Le COLBERT est l’un des mécanismes d’exercice embarqués que les astronautes utilisent pour maintenir leur santé musculaire et osseuse pendant des semaines et des semaines dans un environnement sans gravité.

Qui plus est, « la NASA utilise également la réalité augmentée et la réalité virtuelle pour effectuer un meilleur contrôle des bras et des véhicules robotiques. Avec des interfaces haptiques qui simulent le toucher et le mouvement, ces machines deviennent presque une extension du corps humain, et obtenir un meilleur retour sur ce qui se passe avec les appareils télécommandés, ce qui peut considérablement accélérer les opérations et fournir de meilleurs résultats. »

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Des problèmes liés à la maintenance des équipements peut aussi survenir sur Mars, une planète située à plus de trente-trois millions de kilomètres de la Terre. C’est ce qui s’est produit avec l’atterrisseur InSight qui est sur Mars depuis novembre 2018.

Quelques mois après son arrivée sur cette planète, un de ses instruments a nécessité des réparations. Le problème est survenu quand la sonde du Heat Flow and Physics Properties Package (HP3), qui mesure le flux de chaleur de l’intérieur de Mars à la surface de la planète, est restée coincée à seulement 30 cm sous la surface.

Après avoir examiné les données, les scientifiques de la NASA ont émis l’hypothèse qu’il n’y a pas assez de friction dans le sol sablonneux sous InSight. En d’autres mots, sans friction, la taupe rebondit sur place et ne peut pas percer.

Au dire des experts de la NASA, « il ne s’agit pas simplement de déplacer la taupe vers un autre endroit. La taupe n’a pas été conçue pour être déplacée et, si elle sort du sol, elle ne peut plus être utilisée. Au lieu de cela, on a utilisé le bras robotique d’InSight pour dépanner la taupe. »

C’est ainsi qu’il a été envisagé de « déplacer soigneusement la structure de soutien de HP3 afin que les scientifiques puissent voir la taupe sur les caméras d’InSight », une procédure haute précision très délicate exécutée en plusieurs étapes sur plusieurs jours.

Lancé en 2005 et arrivé sur Mars l’année suivante, le Mars Reconnaissance Orbiter (voir photo) a envoyé à ce jour vers la Terre quelque 730 térabits de données. Au début de 2020, les ingénieurs de la NASA ont conduit une séquence d’entretien à longue distance. Au total, le vaisseau spatial a passé trois fois en mode veille préventive, appelé mode sans échec, au cours de la mise à jour, passant alors de son ordinateur principal, appelé Side-A, à son ordinateur redondant, Side-B. À la suite de ces opérations de maintenance, le vaisseau a pu poursuivre ses opérations pour une autre décennie.

Plus spécifiquement, les travaux de maintenance ont consisté « à mettre à jour les paramètres de la batterie dans la mémoire flash du vaisseau spatial – une étape rare qui n’a été effectuée que deux fois auparavant au cours des quinze années de vol de l’orbiteur. Cette mise à jour spéciale est nécessaire, car il a été récemment déterminé que les paramètres de la batterie dans le flash étaient obsolètes et, s’ils étaient utilisés, ne chargeraient pas les batteries aux niveaux souhaités ».

On parle beaucoup ces temps derniers du retour au travail des seniors à la retraite, pour cause de pénurie de main-d’œuvre. La NASA n’y échappe pas puisque cet été des ingénieurs à la retraite ont été appelés à la rescousse pour réparer le télescope Hubble.

En fait, l’ordinateur du télescope, vieux de plus de trente ans, ne fonctionnait plus aussi bien qu’avant. Or les scientifiques réparant Hubble n’arrivaient pas à le faire adéquatement. Pour remédier à ce problème, la NASA a fait appel « à du personnel à la retraite et à d’autres personnes qui ont participé à la construction du télescope pour aider l’équipe actuelle, dont certains membres n’étaient même pas nés en 1990 lorsque le télescope a été lancé pour dans l’espace ».

Depuis, Hubble a poursuivi sa mission, transmettant des photos en noir et blanc aux détails incroyables « sur deux galaxies lointaines – une vue rare d’ARP-MADORE2115-273, un système avec des étoiles en interaction situées à 297 millions d’années-lumière de la Terre –, et ARP-MADORE0002-503, un amas en spirale à trois queues à environ 490 millions d’années-lumière de la Terre ».

Comme quoi, partout dans le ciel, même à des dizaines de millions de kilomètres de la Terre, la maintenance assure longévité et performance à une foule d’engins spatiaux ayant quitté la planète Bleue depuis bien longtemps parfois.

https://www.nasa.gov/

https://next.reality.news/

https://www.txstate-epdc.net/

https://scitechdaily.com/

https://www.smithsonianmag.com/

 


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